Consultante EPM et Solution Architect chez Beyond Plans, Amélie Eyzat décrypte la mutation en cours des directions financières. Selon elle, l’enjeu n’est plus seulement de produire un budget, mais de bâtir une planification réellement intégrée et vivante, fondée sur le cadre IFP d’Anaplan.
La fonction finance vit aujourd’hui une transformation profonde, portée par la recherche d’agilité, de fiabilité et de transparence. Sous la pression de la volatilité économique et de la vitesse des cycles décisionnels, les directions financières doivent repenser leurs pratiques et leurs outils pour redevenir le moteur de la décision.
Or, beaucoup d’organisations restent prisonnières de processus hérités : planifications séquentielles, modèles Excel dispersés, validations manuelles… Autant de freins à une lecture claire de la performance et à une prise de décision rapide.
“Dans beaucoup d’entreprises, la finance reste l’assembleur de données hétérogènes plutôt que le moteur de la décision”, constate Amélie Eyzat, Consultante EPM et Solution Architect chez Beyond Plans.
Le besoin : une planification continue, connectée, prédictive
Piloter efficacement, ce n’est plus seulement produire un budget ou un forecast.
C’est orchestrer en continu la relation entre résultats, moyens et actions opérationnelles, en intégrant les dimensions clés de la performance :
- Les revenus, issus des volumes, des mix produits et des dynamiques commerciales ;
- Les Opex, reliés à leurs drivers réels (activité, effectifs, projets) ;
- Les Capex, intégrés dans une logique de plan d’investissement et de trajectoire de cash ;
- La masse salariale, connectée à la planification RH et à l’évolution des effectifs ;
- Le cash-flow, consolidé en temps réel à partir des mouvements opérationnels.
Cette continuité ne se décrète pas. Elle suppose une plateforme capable d’unifier les logiques de planification stratégique, financière et opérationnelle, tout en permettant des simulations rapides, des arbitrages éclairés et des boucles de recalage fréquentes.
Anaplan comme catalyseur de cette approche
Dans cette logique, Anaplan s’impose comme un socle technologique particulièrement adapté.
Le modèle Integrated Financial Planning (IFP) fournit une structure éprouvée pour relier les différents piliers du pilotage financier : P&L, Capex, Opex, Cash et Workforce.
Surtout, il apporte un cadre de référence solide, inspiré des meilleures pratiques observées dans les directions financières internationales. Ce cadre sécurise la démarche de transformation : il donne une colonne vertébrale, un langage commun entre finance et opérations, tout en laissant la liberté d’en adapter la granularité et les logiques de calcul.
“L’intérêt du modèle IFP, c’est qu’il combine la rigueur d’un référentiel structuré et la souplesse d’une plateforme ouverte”, explique Amélie Eyzat. “On peut le déployer progressivement, l’étendre à d’autres périmètres, ou le combiner à des modules métier sans rupture de cohérence.”
De la modélisation au pilotage intégré
L’architecture Anaplan permet de passer d’une logique de silos à une logique de chaîne de valeur financière continue :
- Les hypothèses de vente alimentent directement le revenue planning ;
- Les prévisions RH se traduisent instantanément dans le workforce cost ;
- Les plans d’investissement impactent automatiquement la capacité d’autofinancement et le cash-flow prévisionnel ;
- Les ajustements de taux de change, d’inflation ou de volumes se propagent en temps réel dans le P&L consolidé.
Ce maillage rend possible une planification dynamique, où chaque scénario est évalué sous plusieurs angles : rentabilité, trésorerie, capacité d’investissement, allocation des ressources.
Le rôle de l’expertise : adapter, pas implémenter
Mais la puissance du modèle ne fait pas tout. L’efficacité d’une démarche d’implémentation d’une application IFP tient surtout à la manière dont elle est mise en œuvre : quelles dimensions intégrer, jusqu’où aller dans le niveau de détail, comment relier les cycles financiers aux processus métiers réels ?
Chez Beyond Plans, nous partons des logiques de décision propres à chaque organisation :
- comment se construit un budget ?
- où se situent les leviers d’ajustement ?
- quelle temporalité est utile ?
Nous adaptons ensuite l’application — parfois en la combinant avec d’autres modules Anaplan (S&OP, Demand planning…) — pour bâtir une plateforme réellement intégrée et alignée sur la réalité du terrain.
“Notre rôle n’est pas d’implémenter un outil, mais de concevoir un modèle de pilotage durable, que les équipes s’approprient pleinement.”
En résumé
La mise en place d’un Integrated Financial Planning n’est pas un projet technologique : c’est une évolution culturelle vers une finance connectée, capable de simuler, d’anticiper et de dialoguer avec les métiers. Anaplan en est le catalyseur : une plateforme ouverte, structurante et inspirée des meilleures pratiques, qui permet aux directions financières de retrouver ce qu’elles recherchent depuis longtemps — une vision fiable, intégrée et réellement vivante de la performance.
FAQ – Questions fréquentes des directions financières
➡️ L’application IFP d’Anaplan est-elle “clé en main” ?
Pas totalement. Le cadre standard propose une base solide et sécurisée — issue des meilleures pratiques de planification financière — mais il doit être ajusté pour refléter la réalité de chaque entreprise (granularité, structure analytique, processus budgétaire…).
➡️ Peut-on vraiment connecter Anaplan à nos systèmes existants ?
Oui, dans la plupart des cas. La plateforme dispose d’API ouvertes et d’interfaces standards vers les grands ERP et outils de reporting (SAP, Oracle, Power BI, Tableau…). Mais une phase d’analyse est toujours nécessaire pour définir la bonne architecture d’échange de données.
➡️ L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer l’analyse financière ?
Non. Les fonctionnalités d’IA intégrées (comme le copilote Anaplan CoPlanner) accélèrent la génération d’analyses ou de requêtes, mais elles ne remplacent pas le jugement financier ni la connaissance métier. L’enjeu est de renforcer la capacité d’analyse, pas de la déléguer.
➡️ Combien de temps faut-il pour déployer un modèle IFP ?
Tout dépend du périmètre et du niveau de personnalisation. Un cadrage solide et un pilote restreint peuvent être mis en œuvre en quelques semaines ; un déploiement complet multi-domaines s’étend généralement sur plusieurs mois.
➡️ Quelle est la clé d’un projet réussi ?
Ne pas aborder Anaplan comme un outil, mais comme une opportunité de revisiter la manière dont l’entreprise planifie, arbitre et communique sa performance. La technologie ne crée de valeur que si la logique métier sous-jacente est claire et partagée.